Dépêches AFP de l'Education
du Jeudi 15 février 2007
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Projet de loi délinquance :
la FSU veut une "opposition sans faille"
La FSU, principale fédération de l'Education, a appelé jeudi à "organiser, construire, mettre en oeuvre, collectivement, à tous les niveaux, une opposition sans faille" au projet de loi de prévention de la délinquance adopté mardi en deuxième lecture par les députés.
Evoquant une "loi inique", la fédération a estimé, dans un communiqué, que celle-ci "organise une stigmatisation généralisée, renforcée et pénalisée de toutes les populations les plus fragilisées par les politiques libérales qui touchent tous les secteurs, le travail, le logement, l'école et le travail médico-social".
Elle a expliqué que "le recul du ministre (Nicolas Sarkozy, ndlr) sur le "volet santé mentale" était "un premier résultat des luttes" et montrait que "ce gouvernement est en difficulté pour faire passer sa politique".
Appelant à "l'élargissement du cadre unitaire déjà engagé", la FSU a décidé "d'apporter son soutien aux professionnels de tous les secteurs qui seront amenés à refuser d'appliquer les dispositions de la loi contraires à leur étique professionnelle".
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Dépêches AFP de l'Education
du Jeudi 15 février 2007
A Dunkerque, S Royal promet des moyens
pour "l'école de la République"
Ségolène Royal a prononcé jeudi à Dunkerque (Nord) un éloge de "l'école de la République", promettant qu'avec son élection, l'Education "retrouvera la première place", notamment par le vote d'une "loi de programmation" sur le recrutement des enseignants.
"La France, son dynamisme et son rayonnement, c'est à l'école qu'elle le doit. La culpabilisation, ça suffit ! Nous devons être fiers de notre école et de tous ceux qui s'y dévouent sans relâche", a déclaré la candidate socialiste à la présidentielle pour son premier discours "thématique" depuis la présentation de son "pacte présidentiel" dimanche dernier à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Lors d'un meeting devant 10.000 personnes (selon les organisateurs), dont la moitié cantonnées dans une salle annexe équipée d'écrans géants, Mme Royal a dressé un bilan accablant de l'action des gouvernements Raffarin et Villepin depuis 2002, marquée selon elle par le "démantèlement des moyens" et "125.000 emplois détruits".
"L'école de la république est démoralisée", a-t-elle soutenu, dénonçant, en cette période électorale, "la foire aux promesses, le tourbillon de la démagogie" à droite.
Ségolène Royal a annoncé qu'elle ferait "voter au parlement une loi de programmation" comportant "un plan pluri-annuel de recrutement et de créations d'emploi" des personnels de l'Education. "Nous stabiliserons sur les cinq années de la législature les moyens, pour sécuriser, apaiser, harmoniser les relations entre l'école et la nation", a ajouté la candidate.
Auparavant, les crédits de l'Education supprimés pour la prochaine rentrée scolaire auront été "rétablis", a-t-elle précisé. Les sommes nécessaires seront en partie dégagées par l'abandon du projet de construction d'un 2e porte-avions, que "contrairement au candidat de la droite", la gauche "n'engagera pas", a affirmé Mme Royal.
Elle a déclaré que "l'école de la république sera partout totalement gratuite" et a fait son éloge. "C'est l'âme du pays, ce qui a donné à la nation le sentiment de son unité (...), ce qui a montré que le travail et le mérite pouvaient peser plus lourd que le privilège de la naissance", a-t-elle dit. "Peu d'institutions ont été aussi fidèles à leur mission, se sont autant transformées, adaptées", a-t-elle ajouté.
Mme Royal a rendu un hommage particulier aux professeurs. "Je ne veux plus entendre ces discours qui contestent l'engagement et la valeur des enseignants", a-t-elle lancé.
Elle a dit vouloir "que la reconnaissance de la nation aux enseignants se traduise dans leur pouvoir d'achat, leur carrière, leur formation". "Vous serez épaulés chaque fois que vous en aurez besoin", a-t-elle dit, défendant une "école du respect et d'abord du respect qui (leur) est dû".
Mme Royal a aussi plaidé pour "une société qui reconnaisse l'expérimentation et laisse les enseignants plus libres de leurs initiatives pédagogiques, sans inspections tatillonnes".
Selon elle, l'école doit être celle de "l'excellence pour le plus grand nombre" et reconnaître "la même noblesse aux filières techniques et professionnelles qu'aux filières classiques".
Ségolène Royal s'est prononcée enfin pour la création d'un "soutien scolaire individualisé gratuit", avec "une rémunération supplémentaire" pour ceux qui accompliront cette tâche "et des locaux pour accomplir leur mission".
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Enseignement professionnel :
Selon un audit officiel 10 à 13% des enseignants
ne seraient pas devant les élèves !
Un audit officiel sur la carte de l'enseignement professionnel révèle qu'"entre 7.000 et 8.500 équivalent temps plein, soit 10 à 13%" des enseignants en lycée professionnel, n'exercent pas devant les élèves, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Cette mission d'audit réalisée par les inspections des Finances et de l'Education Nationale estime que "7.000 à 8.500 équivalents temps plein ne sont pas utilisés devant les élèves".
Selon ce rapport de 240 pages, que l'AFP s'est procuré, "un faisceau d'indices conduit à estimer que ces "10 à 13% du potentiel d'enseignement en lycée professionnel pourraient être redéployés".
Ces absences d'enseignements devant des classes sont dues au fait que les élèves de l'enseignement professionnel effectuent des stages.
Par exemple, les élèves de BEP ont trois semaines de stage durant leur formation et ceux en bac professionnel huit semaines.
Pendant ce temps, les enseignants ne les ont pas en classe, mais sont chargés de suivre leur formation.
Selon le syndicat de l'enseignement professionnel, le Snuep-FSU, cet audit pourrait entraîner des suppressions de postes car il suggère d'annualiser le service des enseignants :
"l'annualisation entraînera des économies de postes", a redouté lundi Jacques Fourgeaud, porte-parole du Snuep-FSU.
Le rapport suggère de "dynamiser le pilotage" de l'enseignement professionnel en "donnant plus d'autonomie aux académies" et de "renforcer l'autonomie des établissements afin que ceux-ci puissent mettre en place des formations adaptées aux besoins de leurs élèves". ??????
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Education a estimé lundi que, concernant ces chiffres, il "n'avait pas de confirmation".
"Il ne s'agit pas de suppressions de postes mais d'envisager la possibilité d'utiliser autrement ces enseignants. Le rapport parle de redéploiement et pas de suppressions", a souligné le ministère.
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Pour avoir des précisions sur l'audit de modernisation de l'Enseignement Professionnel :
" Un rapport partial et inexact au service des Orientations Gouvernementales "
Lire le dernier journal
du SNUEP National N°34 page 9 --> Cliquez
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