Dépêches de l'Education du Mercredi 22 août 2007
Plus de 11.000 suppressions de postes
dans l'Education en 2008
Le chiffre était très attendu : plus de 11 000 postes de personnels de l'Education nationale, en majorité des enseignants, seront supprimés au budget 2008, sur un total de 1 115 000 fonctionnaires de ce secteur, a-t-on appris de sources concordantes.
"Environ 11.000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés", déclare le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos à Paris Match dans une interview parue jeudi.
Une première source syndicale avait annoncé à l'AFP, peu avant, que ce chiffre se situerait à "entre 11 000 et 11 500", avant qu'une seconde source précise que "11 200 postes seraient supprimés, soit 9 800 dans le public et 1 400 dans l'enseignement privé".
Ces suppressions de postes interviennent dans le cadre de la volonté gouvernementale de ne pas remplacer, dans l'Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
Dans le détail, de source syndicale, ces suppressions concerneront pour l'essentiel les enseignants : sur les 9 800 emplois qui disparaîtront dans le public, seuls 400 fonctionnaires administratifs (sur 285 000 postes) ne seront pas remplacés.
Ce sont les collèges et lycées qui paieront le plus lourd tribut avec, de même source, 9 430 enseignants en moins à la rentrée 2008.
Dans le primaire en revanche, le ministre assure qu'"environ 1 000" postes seront créés chaque année pour compenser la hausse du nombre d'élèves.
Au total, "l'Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la fonction publique participera pour moitié à l'allègement de 22.700 suppressions de postes dans l'Etat l'an prochain", selon le ministre.
Par ailleurs, l'entourage de Xavier Darcos a précisé mercredi que les 6 000 "créations d'emplois" annoncées par François Fillon le 31 juillet, pour répondre à des "nouveaux besoins" (dédoublement des classes de langues vivantes en terminale, accueil des enfants handicapés, ...) correspondaient en fait à des "redéploiements internes" et ne peuvent donc être déduits des 11 200 suppressions.
La question des non-remplacements de départs à la retraite a depuis deux mois donné lieu à diverses hypothèses. M. Darcos avait avancé le 28 juin le chiffre de 10 000. Une source à Bercy, citée par Les Echos le 4 juillet, avait parlé de 17 000. Les syndicats s'attendaient à un chiffre compris entre 10 000 et 15 000.
Interrogé par l'AFP, Daniel Robin, secrétaire général du Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire), a mis en garde : "Il ne s'agit pas de crier "cocorico". Quand on nous promet 50 coups de fouets et qu'on n'en prend que 30, on ne remercie pas le bourreau!"
"Cela pourrait paraître un moindre mal par rapport à la fourchette haute (17 000) évoquée, mais 11 000, c'est quand même une régression jamais vue dans l'Education nationale, cela correspond, en une fois, au total des suppressions mises en oeuvre entre 2004 et 2007", a commenté Luc Bérille (SE-Unsa).
Mi-juillet, cinq fédérations de l'Education - FSU, UNSA Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN - avaient déjà réagi, appelant "à réunir les conditions d'une mobilisation de grande ampleur dans le courant du premier trimestre de l'année scolaire 2007-2008".
Elles entendent associer à leur mouvement parents d'élèves, lycéens et étudiants, qu'elles rencontrent à la fin du mois.
Une nouvelle intersyndicale devrait se réunir à la mi-septembre.
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Dépêches de l'Education
du Mercredi 29 août 2007
X Darcos : le nombre d'enseignants,
"pas la pierre angulaire" du système éducatif
Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a estimé mercredi sur i-télé/France Info que le nombre d'enseignants "n'est pas la pierre angulaire de la réforme éducative".
"Evidemment le nombre d'enseignants est important, ce n'est pas un sujet qu'il faut négliger, mais ce n'est pas la pierre angulaire de la réforme éducative, ce n'est pas là que ça se joue", a déclaré le ministre à propos des 11 200 suppressions de postes annoncées au budget 2008.
Selon lui, il n'est "pas nécessaire qu'ils soient plus nombreux, il faut qu'ils soient mieux, mieux payés, qu'ils travaillent mieux, dans de meilleures conditions". "Aujourd'hui, nous avons un taux d'encadrement qui est très bon, dans le second degré nous avons un professeur pour 12 élèves, c'est déjà pas mal", a-t-il argumenté.
Interrogé sur les critiques des syndicats et la menace d'organiser un mouvement contre les suppressions de postes, M. Darcos a répondu: "mais non, ils ne sont pas agressés par moi !". "Nous nous connaissons depuis très longtemps", a-t-il ajouté, en rappelant que les différentes organisations avaient "accepté de venir à la discussion" sur la revalorisation du métier enseignant.
"Je ne sens pas du tout de difficultés pour cette rentrée, je trouve que nous nous parlons", a-t-il encore insisté. "Ne nous laissons pas reprendre de la rhétorique inévitable d'une rentrée, je le répète, les choses ne vont pas si mal".
Il a annoncé en outre son intention de "parler" avec les syndicats de l'organisation d'un service minimum dans l'Education. "Il faut que nous abordions la question, rien n'est exclu", a-t-il expliqué, en soutenant que le service minimum dans l'Education consistait en "un accueil des élèves et que quelque chose à caractère éducatif puisse s'organiser".
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